Une actualité remarquable


Portée par la passion de Philippe Austruy, la Commanderie de Peyrassol bénéficie aussi de l’expertise de Mathilde Marchand, responsable de la collection, et de la collaboration de Lorenzo Fiaschi, cofondateur de la Galleria Continua. Ensemble, ils imaginent des événements internationaux et étendent le champ d’action artistique de la commanderie.

Les nouvelles œuvres qui rejoignent
la Collection Philippe Austruy en 2021

 

Réalisations in situ… De nouvelles pièces, parfois monumentales, trouvent leur place définitive en 2021 sur les terres de la Commanderie de Peyrassol.

Daniel buren

Le damier flottant arc-en-ciel, 2016

 

Cette installation monumentale rejoint Le Cylindre incrustés aux couleurs conçue en 2016 pour Peyrassol. Présentés pour la première fois au Palatin à Rome en 2016, trente-cinq drapeaux colorés portant les bandes de 8,7 cm caractéristiques de l’artiste français, prennent place sur le chemin qui mène aux sous-bois. Le vent anime les bannières, baignant la Commanderie d’une même vibration qui parcourt la nature, les bâtiments, les hommes et le paysage.

Loris Cecchini

Arborexence, 2021

Réalisation in situ

 

L’artiste italien a été invité par Philippe Austruy à concevoir une installation permanente à l’angle de la cave, sous la salle de réception, visible depuis les chemins et les vignes de Peyrassol. Entre poésie du vivant et production industrielle, cette structure organique, composée d’une ramification de modules en acier inoxydable, se propage en harmonie sur une architecture comme une nouvelle nature.

Loris Cecchini

Wallwave vibration (Asynchronous emotion), 2012

 

Le comportement des ondes, les vibrations et bien d’autres phénomènes physiques sont à l’origine de cette forme qui apparaît comme un tatouage en relief et monochrome sur la peau du mur. Cette sculpture en mouvement, cette “scar-ification” comme l’appelle l’artiste italien, est présentée dans le restaurant “Chez Jeannette”.

Bertrand Lavier

Sulky, 2020

Réalisation in situ

 

Ami de longue date de Philippe Austruy, Bertrand Lavier collabore régulièrement avec Peyrassol. Sulky est une fontaine imaginée pour l’esplanade du centre d’art, à partir d’une machine agricole jadis utilisée à Peyrassol — un semoir de la marque Sulky-Burel. Cette sculpture est la troisième installation de l’artiste à prendre place dans la collection permanente en plein air.

DeWain Valentine

Circle Blue Green, 1972-2019

 

La Collection Philippe Austruy s’enrichit d’une oeuvre de DeWain Valentine, figure phare du minimalisme californien, qui vient compléter l’ensemble de pièces minimales, dont deux oeuvres de Sol LeWitt, faisant partie d’ores et déjà de la Collection. Circulaire et translucide, Circle Blue Green prend place au cœur du musée.

Pascale Marthine Tayou

Colonne Coloniale, 2021

Réalisation in situ

 

Première réalisation in situ de l’artiste camerounais, la Colonne Coloniale s’inscrit dans la lignée de ses précédentes « Colonnes », totems constitués de marmites en émail, qui évoquaient aussi les traditions culinaires que les soulèvements populaires. Telle une mosaïque culturelle, la Colonne Coloniale, dans laquelle s’érigent des vases marocains, en appelle à la figure du colon et des histoires croisées.

Pascale Marthine Tayou

Colorful Stones, 2021

 

Son écho à l’histoire de Peyrassol était si fort que son acquisition était une évidence. Il s’agit de pavés colorés uniquement sur une seule facette, comme projetés dans l’air, qui évoquent directement la Révolution, au cours de laquelle la Commanderie de Peyrassol est devenue un domaine privé. Cette œuvre dialogue naturellement avec la calade, le chemin en pavés qui accueille le visiteur jusqu’au centre de la Commanderie, élément architectural identitaire de Peyrassol.

Stefan Rinck

Dreams are my crocodiles, 2020

 

Tailleur de pierre et assembleur de mythes, le plasticien allemand utilise un répertoire hétérogène de symboles empruntés aux époques antiques et médiévales, aux civilisations préhispaniques ou à la culture populaire. Il puise dans les croyances ancestrales, sonde l’inconscient collectif, juxtapose les images et les géographies pour créer des sculptures hybrides et totémiques d’une vibrante puissance archaïque. Ici, le crocodile, animal puissant et redouté depuis plus de 160 millions d’années, est taillé dans la diabase, une pierre subvolcanique extraite des profondeurs de la terre.

Sislej Xhafa

Hole of Wish, 2009-2021

 

Un cadre en acier oxydé semble être un trou béant dirigé vers l’inconnu. En se plaçant au milieu du mur qui lui fait face, on comprend alors ce que l’oeuvre souhaite nous faire voir : le bâtiment ou le paysage qui s’étend devant lui. Ce cadre devient alors une toile de projection mentale. Le titre, Hole of Wish, est univoque – le cinéma à ciel ouvert, sur lequel se projette l’image que nous souhaitons y voir exister. Un cadre restera toujours une invitation à sauter par-dessus son bord.

Bertrand Lavier

Quathlamba II, 2020

 

Nouvelle pièce majeure de la Collection, Quathlamba II fait partie d’une importante série hommage aux motifs de Frank Stella dans les années 60. Constituée de tubes de néon, cette pièce fait référence aux gestes de réappropriation et d’auto-réflexivité développés par les artistes américains dont Frank Stella a été la figure de proue.

Michelangelo Pistoletto

Uno specchio rotto, 2019

 

Composée de huits fragments d’un miroir cassé, réduits à l’état de débris, cette œuvre récente est le prolongement de Il disegno dello specchio (1981). Trente ans apr_s, l’artiste italien poursuit son travail sur le miroir et sa capacité à refléter les bouleversements du monde. Michelangelo Pistoletto pose un regard intransigeant sur les changements de nos sociétés.

Sun Yuan et Peng Yu

Teenager Teenager, 2011

 

Tout d’abord présentée dans le cadre de l’inauguration de Tenuta Casenuove en Italie, cette création aux dimensions imposantes rejoint aujourd’hui Peyrassol. Installées dans l’accueil du centre d’art, ces trois sculptures hyperréalistes représentent des personnages, habillés par Ferragamo, qui se prélassent dans un fauteuil ou un divan, un rocher en guise de tête.

Shilpa Gupta

Untitled (There is No Border Here), 2005-2006

 

Image par excellence d’une nation et, par extension, des limites territoriales, le drapeau – réalisé ici au moyen de rubans adhésifs – entre en contradiction avec le texte qu’il déploie. De manière poétique, l’artiste indienne relate l’impossibilité (ou l’absurdité) de découper, morceler, territorialiser un espace, qu’il soit géographique, politique, naturel ou intime.

Nari Ward

Pouvoir, 2019

 

Depuis le début des années 1990, l’artiste jamaïcain s’intéresse aux problématiques soulevées par l’injustice, l’oppression et la violence sociales, en utilisant des matériaux trouvés – objets du quotidien ou rebuts – qui permettent à tout un chacun de trouver un point d’entrée dans l’oeuvre. Humbles, communs et familiers, les lacets de chaussures dessinent ici le mot « pouvoir », entendu aussi bien comme « domination » que comme « capacité ». Le potentiel métaphorique de Pouvoir est une invitation à librement entrecroiser les notions de communauté et solidarité à celui, polysémique, de pouvoir.

Jorge Macchi

Minuto Mil, 2019

 

Régulièrement convoquée dans l’oeuvre de l’artiste argentin, la notion de temps s’invite de nouveau dans Minuto Mil à travers une relecture subtile de notre rapport au temps, dicté par le système horaire sur 24 heures. Par un délicat arrêt sur image, les bougies tout justes éteintes indiquent 16h40, soit la millième minute de la journée, rendant ainsi visible l’écoulement, puis la suspension du temps.